© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences
Claire Faidit
Enseignante et doctorante en sciences de l’éducation et de la formation
« Les sciences ne sont pas l’œuvre d’un génie, mais des aventures humaines partagées, tangibles et incarnées ! »
Claire Faidit est enseignante à l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation (INSPÉ) et doctorante
au laboratoire Activité, Connaissance, Transmission, éducation (UR 4281, UCA) à l’Université Clermont Auvergne et à la Haute école pédagogique du canton de Vaud en Suisse. Débordante d’énergie, elle poursuit sa quête avec persévérance : repenser l’apprentissage des sciences.
Claire Faidit se souvient encore de ses débuts en tant qu’enseignante agrégée de sciences de la vie et de la Terre dans un collège du sud de la France. Face aux élèves, armée de son solide bagage de connaissances,
quelque chose clochait. Ou plutôt quelque chose manquait. Les sciences, la jeune femme ne veut pas seulement les enseigner, mais aussi les faire comprendre, les faire vivre et les partager.
C’est ce qu’elle s’échine à explorer depuis lors. Très vite, grâce à une formatrice inspirante de l’IUFM (actuel INSPÉ), elle perçoit que les sciences peuvent être enseignées et apprises de différentes manières, notamment en amenant les élèves à endosser le rôle de « chercheur ou chercheuse en herbe ». Poussée par une envie constante d’améliorer ses enseignements, elle s’engage dans un master en histoire, philosophie et didactique des sciences, qui transforme radicalement sa perception : « Les sciences ne sont pas l’œuvre d’un génie, mais des aventures humaines partagées, tangibles et incarnées ! », s’enthousiasme-t-elle.
Convaincue de la force du collectif, Claire Faidit souhaite partager ses réflexions, ses pratiques. Elle s’engage dans plusieurs associations professionnelles et devient à son tour formatrice d’enseignantes et d’enseignants. Mais quelque chose lui manque encore. Persévérante, elle veut mieux comprendre les théories de l’enseignement, de l’apprentissage et de la formation. Après la didactique, c’est de pédagogie dont elle a besoin. Cap sur un second master, puis une thèse. Son sujet ? Étudier comment une enseignante et ses élèves évaluent leurs hypothèses, les discutent et les modifient, en s’appuyant sur quatre questions clés : l’hypothèse répond-elle à la question posée ? Contient-elle une explication ? Est-elle cohérente avec ce que sait la classe ? Soulève-t-elle de nouvelles interrogations ? Pour cela, Claire Faidit observe une séance de classe – sur la reproduction des plantes à fleurs – qu’elle a aidé à concevoir dans le cadre d’une recherche collaborative,
où formateurs et formatrices, étudiantes et étudiants travaillent ensemble pour résoudre des problèmes d’enseignement et d’apprentissage.
« Je veux montrer que travailler sur les hypothèses en classe, ce n’est pas juste demander aux élèves leurs idées
et sélectionner celles qui sont exactes, pour ensuite faire des expériences », explique-t-elle. « Autrement dit, je veux transformer les pratiques enseignantes en essayant de conceptualiser une autre façon de travailler les hypothèses avec les élèves, afin d’enrichir les pratiques existantes. »
Au fond, l’enseignante n’a jamais cessé d’être étudiante. Elle projette déjà de se perfectionner pour appréhender les spécificités des établissements français à l’étranger… En tant que jeune chercheuse, guidée par ses rencontres, elle trace sa route avec détermination, convaincue que l’enseignement et la recherche, main dans la
main, peuvent révolutionner la manière dont nous apprenons.