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- Valérie Castellani
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Valérie Castellani Biologiste "Un petit pas pour la recherche, un grand pas pour les bébés" Valérie Castellani est directrice de recherche CNRS, elle dirige l'équipe Neuro-développement, cancer et signalisation à l'Institut NeuroMyoGène de Lyon (INMG, Lyon1 / CNRS / Inserm). Spécialiste en biologie du développement, elle s'intéresse aux communications moléculaires entre les cellules et leur micro-environnement dans l'embryon. Elle est également la fondatrice de la start-up OncoFactory. En 2018, elle obtient la médaille de l’innovation du CNRS. « Travailler dans la recherche fondamentale pour étudier et combattre un cancer pédiatrique : le neuroblastome. » Comment le système nerveux se forme dans l'embryon ? Valérie Castellani a choisi cette thématique au fil de ses rencontres, scientifiques ou non, pour finalement conduire des recherches fondamentales axées sur la compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires qui sous-tendent la génération des neurones dans l’embryon, leur migration et leur maturation pour former les structures nerveuses. Ses recherches ont permis de développer diverses approches expérimentales qu’elle transfère alors à la problématique des cancers pédiatriques. L’objectif est d’aborder la tumorigenèse et la dissémination métastatique sous l’angle de la biologie du développement et des interactions spécifiques des cellules tumorales avec leur micro-environnement immature. Le bébé est en effet un être en pleine construction, et bien différent d'un adulte, ce qui confère nécessairement aux cancers pédiatriques des caractéristiques uniques. Dans le cadre d'OncoFactory – start-up créée en 2016 avec Céline Delloye Bourgeois – Valérie a développé une technologie qui permet la reproduction des tumeurs des patients dans des modèles in vivo afin d'évaluer et de prédire l'efficacité des candidats-médicaments. « Curieuse d'esprit, j'aimais me poser des questions, résoudre des problèmes. Travailler dans un contexte qui dépasse un peu l'individu me semblait avoir une dimension universelle. » L'universalité, ne serait-ce pas aussi clarifier l'image des femmes dans la recherche ? « La recherche est un monde passionnant dans lequel les jeunes filles ont toute leur place » affirme Valérie Castellani. « Les femmes scientifiques peuvent pleinement exercer leur métier, de la même façon qu'un homme, tout en ayant des enfants, mais, précise-t-elle, ce qui limite la progression de la carrière des femmes, c'est qu'elles se censurent, parce qu’elles ont besoin de se sentir légitimes. Quant aux hommes, ils les déconsidèrent parfois professionnellement parce qu’elles ne font pas les mêmes choix d’arrangement carrière/famille. Plus tard, le déséquilibre se creuse dans les postes à responsabilité. Les femmes qui vont aujourd'hui vers ces métiers-là doivent avoir la possibilité d'accéder aux mêmes évolutions de carrière que celles des hommes. » C’est ce qu’essaient de mettre en place les établissements d’enseignement supérieur et de recherche en impulsant des politiques d’égalité hommes-femmes. « Suivez vos envies, conseille Valérie Castellani aux lycéennes, allez là où votre curiosité vous porte, les métiers de la recherche sont des métiers passionnants ; vous avez toute votre place dans ce monde-là. Il faut oser, ne pas se limiter et surtout ne pas douter de vos capacités. » Son domaine, en quelques mots : Contrôle des divisions et migrations cellulaires dans l’embryon par les signaux de topographie - L’embryon est le siège de processus spectaculaires de multiplication et de migration cellulaire qui transforment un amas initial de cellules en un organisme extrêmement complexe et organisé. Le dérèglement de ces mécanismes développementaux peut aboutir à la formation de cancers et à la dissémination des cellules cancéreuses dans l’organisme. Valérie Castellani étudie les dialogues des cellules avec leur environnement, pour comprendre la formation de l’embryon et les dérèglements à l’origine de cancers pédiatriques.
- Jozina De Graaf
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Jozina De Graaf Neuroscientifique « Redonner le pouvoir de tendre la main » Jozina De Graaf est professeure à Aix- Marseille Université et a dirigé jusqu’à récemment une équipe de recherche à l’Institut des sciences du mouvement – Étienne-Jules Marey [1]. Elle occupe aujourd’hui la fonction de vice-doyenne recherche à la Faculté des sciences du sport. « 75 % des patients amputés d’un bras peuvent bouger naturellement leur membre fantôme. Pourtant, ils n’en parlent jamais par peur de passer pour des excentriques ou même des fous ! » s’étonne Jozina De Graaf. Passionnée par la compréhension du fonctionnement du système nerveux, Jozina De Graaf voit depuis quelques années une application concrète au projet de recherche qui la passionne : le développement de prothèses contrôlables de façon naturelle. Le contrôle des prothèses est encore aujourd’hui difficile, non naturel et très limité sur le nombre de mouvements possibles, surtout pour une prothèse de main. Pour contourner ces problèmes, Jozina De Graaf et ses collaborateurs ingénieurs et médecins cliniciens ont imaginé une prothèse « basée fantôme » : les patients ont été invités à exécuter différents mouvements fantômes et les contractions musculaires détectées au niveau du moignon ont été associées à chaque type de mouvement. Dès que le type de mouvement est reconnu par la prothèse, celle-ci le reproduit. Ceci rend le contrôle de prothèse naturel, sans aucune intervention chirurgicale ni phase d’apprentissage de la part des patients. « Avec mes collaborateurs, nous avons pour ambition d’augmenter les degrés de liberté de la prothèse tout en gardant un contrôle naturel, et de la proposer à de nombreux patients. » Vous avez peut-être déjà entendu Jozina De Graaf parler du phénomène de « mobilité du membre fantôme » dans des émissions radio ou télé. « Cette diffusion des connaissances est essentielle pour que la société en général soit consciente des avancées dans ce domaine, et pour les patients en particulier qui doivent comprendre que les sensations fantômes ne sont pas seulement synonymes de douleur ». [1] – ISM (Aix-Marseille Université/CNRS)
- Inauguration Exposition « Femmes de Sciences » pour les 140 ans de l’ESPCI
Inauguration Exposition « Femmes de Sciences » pour les 140 ans de l’ESPCI @ Catherine Thibault À l’occasion de ses 140 ans, l’ESPCI Paris–PSL expose du 23 février au 15 avril 2023, sur les murs de la Caserne Napoléon, 12 portraits photographiques d’ingénieures ESPCI ayant une carrière inspirante. Une occasion pour l’école d’ingénieurs de sortir de ses murs et de présenter ses alumnae. En savoir plus L’inauguration de l’exposition a été célébrée le 17 mars à l’Hôtel de Ville de Paris. Femmes & Sciences y a été représentée par Gaelle Rondepierre, ancienne doctorante de l’ESPCI. Afin de lancer les deux Tables Rondes organisées, Gaelle a été chargée de présenter les statistiques relatives à la place des femmes dans les sciences. Son intervention a été accueillie de manière très positive par les personnes présentes. L'ensemble des interventions dont celle de F&S est disponible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=Qp1_nC4gy7U < Précédent Voir toutes les actualités Suivant >
- Prix Thierry Célérier- Femmes & Sciences : remise du prix
Prix Thierry Célérier- Femmes & Sciences : remise du prix Salomé Nashed, accompagnée d'Isabelle Pianet, présidente de l'association F&S et de Marie Noelle Célérier, fondatrice du prix. © Sylvaine Turck-Chièze Le prix Thierry Célérier – Femmes & Sciences a été décerné à Salomé Nashed, étudiante en doctorat à l’Institut de Biologie Paris Seine (Sorbonne – Université) en 2021. Pour sa première édition, le prix Thierry Célérier – Femmes & Sciences a été décerné à Salomé Nashed, étudiante en doctorat à l’Institut de Biologie Paris Seine (Sorbonne – Université). Ce prix, d’un montant de 10 000 €, est destiné à distinguer annuellement une jeune femme de talent en situation de handicap pour l’aider à réaliser un projet ambitieux soit d’études ou de recherches scientifiques, soit d’innovation technologique. La lauréate 2021 est une jeune femme de 25 ans, Salomé Nashed, atteinte de cécité depuis la naissance. Elle a obtenu en 2019 un master avec la mention très bien et est actuellement en troisième année de doctorat au sein du Laboratoire de Biologie Computationnelle et Quantitative. Spécialisée en bio-informatique, elle analyse les données expérimentales de l’équipe dont elle fait partie, en développant un outil d’analyse génétique. Investie dans plusieurs associations au service de personnes en situation de handicap, elle consacre ses loisirs à la musique, en particulier au piano. Le prix Thierry Célérier – Femmes & Sciences a donc trouvé, pour sa première lauréate, une jeune femme exceptionnelle, possédant une vaste palette de compétences et une grande valeur humaine. Il fut remis lors du Colloque annuel de l'association, pendant la session dédiée aux membres. < Précédent Voir toutes les actualités Suivant >
- Yanxia Hou-Broutin
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Yanxia Hou-Broutin Chimiste "Quand je regarde derrière moi, je me dis que tout est possible si on suit ses rêves. En tant que chercheuse, il est essentiel pour moi de partager mon parcours et mon métier avec la jeune génération. C’est pourquoi je suis très impliquée dans la diffusion de la culture scientifique en participant à la Fête de la science ou à des émissions radio. Depuis 4 ans, j’interviens et j’accueille plus de 200 élèves dans le cadre de “Affiche ta science” et “Scientifique, toi aussi”. En tant qu’ambassadrice de l’exposition “La Science taille XX elles”, j’aimerais transmettre ma passion pour les sciences et pour mon métier en particulier, et ainsi inciter les jeunes, notamment les jeunes filles, à s’orienter vers des carrières scientifiques." Yanxia Hou-Broutin est chargée de recherche CNRS au laboratoire Systèmes moléculaires et nano matériaux pour l’énergie et la santé (SyMMES - CEA / CNRS / UGA). Elle est spécialisée en nez électroniques et biocapteurs. Depuis l’enfance, Yanxia Hou-Broutin rêve de devenir un jour une scientifique car elle est fascinée par les sciences, la technologie et surtout par leurs impacts sur notre vie quotidienne. Elle se dirige donc naturellement vers les sciences fondamentales et appliquées. Pour réaliser son rêve, elle suit un parcours international : un master en chimie en Chine puis une thèse à Lyon, un premier post-doctorat en Californie aux États-Unis et un deuxième au CEA-Grenoble. Après quoi, elle devient chercheuse à Grenoble, au laboratoire SyMMES. Depuis sa thèse, Yanxia Hou-Broutin s’intéresse aux odeurs. En effet, celles-ci jouent un rôle essentiel dans notre vie, mais les mesurer reste encore un grand challenge scientifique et technologique. Aujourd’hui, elle se consacre à relever ce défi en développant un nez optoélectronique basé sur des approches biomimétiques. Ce dispositif, capable de visualiser les empreintes digitales des odeurs, est dédié à leur analyse, notamment pour la surveillance de la pollution olfactive, le contrôle qualité des matières premières ou des produits finaux, et le diagnostic des maladies. Le nez optoélectronique qu’elle développe est basé sur des matériaux sensibles biomimétiques couplés à un système de détection optique. À partir de ses travaux innovants, Yanxia Hou-Broutin participe, en tant que co-fondatrice, à la création d’une start-up pour miniaturiser le dispositif. Aujourd’hui, elle est très fière que sa recherche fondamentale ait pu aboutir à un nouvel outil analytique qui sera utile pour notre vie quotidienne.
- Rencontre lycées parisiens- Musée Nationale d'Histoire Naturelle-CEA-F&S
Rencontre lycées parisiens- Musée Nationale d'Histoire Naturelle-CEA-F&S Arrivée des élèves à l'amphithéatre (© F&S STC) La vidéo de la rencontre entre le MNHN, le CEA, le rectorat de Paris et F&S qui a eu lieu le 8 mars est en ligne. Le 8 mars une rencontre avait été organisée entre le musée national d'histoire naturelle (Anne Laure Guieysse-Peugeot), le service de communication du CEA (Nathalie Sciardis), le rectorat de Paris (Didier Osso), Femmes & Sciences (Sylvaine Turck-Chièze) et les elèves de première des établissements parisiens qui s'est tenu dans l'amphithéatre Aimé Verniquet du musée national d'histoire naturelle. Elle a permis de faire connaitre les 2 instituts organisateurs, l'émotion de la découverte de chercheuses de ces 2 instituts et le parcours d'autres femmes. Sylvaine Turck-Chièze a représenté F&S en animant les 2 quiz qui ont permis aux jeunes de s'exprimer et de mieux connaitre l'histoire et la situation des femmes en sciences. Le film intégral de cet échange avec le parcours des femmes chercheuses impliquées dans l'évènement est disponible en ligne : https://edu.mnhn.fr/mod/page/view.php?id=21962§ion=10 Face au succès de l'évènement, il sera reconduit l'année prochaine. < Précédent Voir toutes les actualités Suivant >
- Rencontre Exploreur du cycle Femmes en Sciences le 2 mars 2021
Rencontre Exploreur du cycle Femmes en Sciences le 2 mars 2021 1 mars 2021 Évènement en ligne Mélina Macouin, géophysicienne, et Sylvie Chambon, enseignante-chercheuse en informatique, animeront cette rencontre autour de leurs parcours, leurs métiers au quotidien et leurs recherches actuelles. Rendez-vous en ligne le mardi 2 mars à partir de 18h. Mélina Macouin, chargée de recherche CNRS, géophysicienne au laboratoire Geosciences environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS, IRD, CNES, UT3) et Sylvie Chambon enseignante-chercheuse en informatique Toulouse INP, à l'Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT - CNRS, UT Capitole, UT2J, UT3, Toulouse INP) animeront cette rencontre autour de leurs parcours, leurs métiers au quotidien et leurs recherches actuelles. Le dispositif en ligne est pensé pour favoriser les échanges avec le public. Un quiz introduira les échanges ; il sera animé par Clio Der Sarkissian, membre de l'association Femmes & Sciences et paléo-génomicienne CNRS au Centre d'anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT - CNRS/UT3). Lien d'inscription et informations complémentaires Inscription gratuite mais obligatoire Le cycle Femmes en Sciences est proposé par le CNRS Occitanie Ouest et l'association Femmes & Sciences. Il s'inscrit dans le cadre des rencontres Exploreur pilotées par l'Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées © Frédéric Maligne / Photothèque du CNRS < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >
- Colloque 2021 : "Ensemble pour porter l’égalité Femmes-Hommes en Sciences"
Colloque 2021 : "Ensemble pour porter l’égalité Femmes-Hommes en Sciences" 19 novembre 2021 19 novembre 2021 (Hybride) Mairie du 11ème arrondissement, 12 place Léon Blum, 75011 Paris et en ligne Le colloque 2021 de Femmes & Sciences aura lieu les 19 et 20 novembre à Paris. Le colloque 2021 de l'association Femmes & Sciences aura lieu en format hybride, à la Mairie du 11ème arrondissement de Paris et en ligne, les 19 et 20 novembre 2021. Vendredi matin (9h‐13h) : session « avec les partenaires » « Des partenaires engagés à nos côtés pour les femmes en sciences » animée par Valérie Archambault et Claire Dupas Programme Vendredi après‐midi (14h‐18h) : session « avec les enseignant∙es » « Développer l’attractivité des sciences pour les filles au sein des classes » animée par Véronique Pierron‐Bohnes, Marie‐Blanche Mauhourat et Myrtille Gardet Programme Inscription des non‐membres pour l'après-midi du vendredi sur : https://www.eventbrite.fr/e/billets‐developper‐lattractivite‐des‐sciences‐pour‐les‐filles‐dans‐les‐classes‐168108837057 Vendredi en soirée (19h30‐22h) : « Fêtons les 20 ans de Femmes & Sciences ! » Animée par Isabelle Vauglin et Dominique Morello, réservée aux membres ou sur invitation. Samedi (10h30‐16h) : Session « Nous, les membres » Animée par Karima Boudaoud, réservée aux membres Programme Exposition « La Science taille XX Elles » L’exposition « La science taille XXElles » réalisée par l’association Femmes & Sciences, en collaboration avec le CNRS et l’ENS de Lyon, sera exposée sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris, du 8 au 30 novembre. Vernissage le 8 novembre à 16h. En savoir plus PROGRAMME COMPLET Inscriptions des membres sur : https://www.eventbrite.fr/e/billets-colloque-2021-ensemble-pour-porter-legalite-femmes-hommes-en-sciences-193405088827 ‐ en présentiel (avec pass sanitaire obligatoire) : avec repas (participation de 20€/j demandée) ou sans repas, et par session ‐ en visioconférence : par session © F&S < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >
- Stéphanie Dord-Crouslé
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Stéphanie Dord-Crouslé Spécialiste de Flaubert "La Flaubert attitude" Stéphanie Dord-Crouslé est chargée de recherche CNRS à l’Institut d'histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM, ENS de Lyon /Lyon 2 / Lyon 3 / UJM / UCA / CNRS). Après les classes préparatoires littéraires Hypokhâgne et Khâgne, elle intègre l’École normale supérieure de la rue d'Ulm. Elle obtient une agrégation de Lettres modernes et débute un doctorat en littérature française. Recrutée au CNRS, elle se réjouit de pouvoir continuer à travailler sur Flaubert, et plus généralement la littérature française du XIXe siècle. « Bizarrerie de la recherche en littérature : en physique ou en économie on peut recevoir le prix Nobel ; en littérature, c’est à l’objet du discours scientifique, l’écrivain, et non à son producteur qu’il sera remis ! Certains collègues ont le double profil ; moi, je n’écris pas, si ce n’est sous forme critique. Analyser le discours d'autrui c'est ce qui m’intéresse. » Quand d'autres bovarysaient, la « flaubertitude » de Stéphanie Dord-Crouslé lui vint – expérience mémorable – à la lecture de L'Éducation sentimentale. Mais son grand œuvre au sein du continent des manuscrits de Gustave Flaubert c'est Bouvard et Pécuchet, le dernier roman – inachevé et posthume – du grand écrivain. « Flaubert est mort en l'écrivant, littéralement. Il devait y avoir un deuxième volume pour lequel il avait déjà réuni de la documentation et mis en place des éléments de scénario. » Un siècle et demi plus tard, grâce aux Humanités numériques, on peut construire des « suites » à l'incomplet roman : la mise en ligne des manuscrits laissés par l’écrivain et leur encodage permettent désormais à tout internaute de les visualiser et de manipuler les fragments textuels dont ils sont constitués afin de produire des agencements. « Ainsi, à partir des documents existants, on peut composer, non pas le second, mais une pluralité de seconds volumes possibles – ce que Flaubert aurait pu écrire s'il n'était pas mort. » Dans le champ des Humanités numériques, les outils informatiques se font dociles et ductiles au service de l'analyse littéraire. « Avant, on pouvait imprimer des ouvrages qui proposaient une reconstitution conjecturale du second volume de Bouvard et Pécuchet. Le numérique permet de ne rien fixer ; il autorise à recomposer sans cesse de nouvelles versions et à tester d’autres hypothèses de classement. Entre un stylo et un ordinateur, c’est sûr, je prends l'ordinateur ! » Le travail de Stéphanie Dord-Crouslé se fait par phases en équipe mais le plus souvent de manière assez solitaire. « Le projet Bouvard a réuni une équipe internationale pendant plusieurs années, mais dans la réalité de tous les jours, je suis seule à mon bureau. Ce n'est pas un travail de paillasse, mais de rat de bibliothèque numérique. » Et en ce qui concerne la parité, les femmes sont plutôt bien représentées dans cette discipline. Son domaine, en quelques mots : Spécialiste de Flaubert, Stéphanie Dord-Crouslé analyse la genèse des œuvres de cet écrivain et travaille à leur édition aux formats imprimé et numérique. En particulier, elle dirige le site Les dossiers documentaires de Bouvard et Pécuchet qui rassemble virtuellement les pages, aujourd’hui dispersées, préparées par Flaubert en vue de son dernier roman. Outre leur édition structurée, le site propose un outil de production de « seconds volumes » possibles pour cette « encyclopédie critique en farce » à la fois posthume et inachevée.
- Catherine Jeandel
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Catherine Jeandel Océanologue "L'eau, je ne fais pas que la boire" Catherine Jeandel est océanologue géochimiste. Elle est directrice de recherche au CNRS et travaille au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS/OMP – CNRS ; Université Toulouse III – Paul Sabatier ; IRD ; CNES). Initiée très jeune au milieu marin des rivages de la Bretagne du nord, Catherine Jeandel, en dépit de son désamour pour les mathématiques, poursuit son rêve d’enfance de devenir océanologue. D’une seconde littéraire à une intégration en classes préparatoires scientifiques, elle persiste dans cette voie. Elle effectue sa thèse et son post-doctorat en géochimie marine, à une époque où la chimie marine était balbutiante et intègre le CNRS en 1981. Intéressée par tous les aspects de l’océan : physiques, biologiques, chimiques, elle devient océanologue géochimiste. Depuis, elle sillonne les mers du globe, les explorant en profondeur pour améliorer notre compréhension d’un système si vaste et si complexe. Travailler sur une passion aussi ancrée explique sans doute pourquoi elle aime tant partager ses recherches mais aussi alerter sur les menaces qui pèsent sur notre environnement. Au quotidien, Catherine Jeandel écrit des projets pour obtenir une campagne en mer. Elle embarque pour deux mois avec quelques quarante collègues et échantillonne eau et particules, les rapporte au laboratoire, extrait les traceurs chimiquement en salle blanche pour les protéger des poussières. Puis, elle les analyse au spectromètre de masse, interprète les mesures, écrit des articles, forme des étudiant.e.s de masters, des doctorant.e.s… et surtout, collabore au niveau mondial. En effet, l’océan est si vaste qu’il s’étudie en collaborations internationales car il est impensable scientifiquement de laisser des zones du monde inexplorées ! Actuellement, elle coordonne avec des collègues un projet mondial d’exploration géochimique des mers Intitulé Géotraces. Très impliquée dans la diffusion de la culture scientifique, elle a été l’une des initiatrices toulousaines du Train du climat qui a sillonné la France en 2015, à l’occasion de la COP21, et poursuit l’aventure pour partager les savoirs dans les territoires. Catherine Jeandel a été lauréate de la Médaille de bronze du CNRS 1992.
- Présentation de l’atelier Mendeleieva à la Canopé de Mulhouse
Présentation de l’atelier Mendeleieva à la Canopé de Mulhouse 8 mars 2022 La Canopé, Mulhouse L’atelier Mendeleieva sera présenté à la Canopé de Mulhouse le 8 mars à un public de directeurs et animateurs de médiathèques, centres socio-culturels et centres de médiation. Trois membres de Femmes & Sciences présenteront l’atelier Mendeleieva à la Canopé de Mulhouse le 8 mars à un public de directeurs et animateurs de médiathèques, centres socio-culturels et centres de médiation sociale. Dans le cadre d’une formation sur la place des femmes en sciences et les stéréotypes, après une introduction, nous inviterons les participants à découvrir le jeu afin de pouvoir ensuite jouer avec leurs publics (classes, club science, atelier en bibliothèque...). Il est envisagé de les aider à développer leur jeu complet avec leur public par la suite. Pour en savoir plus sur l'évènement : https://www.reseau-canope.fr/academie-de-strasbourg/atelier-canope-68-mulhouse/actualites/article/les-femmes-a-lhonneur-a-latelier-canope-68.html Pour en savoir plus sur le jeu Mendeleiva : https://www.femmesetsciences.fr/mendeleieva © VPB F&S < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >
- Marie Cronier
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Marie Cronier Codicologue et paléographe "L’histoire est un livre grand ouvert" Marie Cronier est codicologue et paléographe, chargée de recherche au CNRS. Elle travaille à la section grecque de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT - CNRS) à Paris. Après un baccalauréat scientifique passé brillamment mais sans enthousiasme, Marie Cronier met à profit ses prédispositions pour les langues en s’orientant vers des études de latin et de grec. D’emblée, elle se sent attirée par le monde de la recherche et lorsqu’elle découvre, un peu par hasard, la paléographie (lecture des écritures anciennes) et la codicologie (analyse du livre en tant qu’objet matériel), elle s’engage résolument dans cette voie. Après une thèse portant sur l’histoire de la transmission d’un traité de pharmacologie grec antique à travers les manuscrits médiévaux, elle réussit le concours de chercheurs du CNRS en 2009. Elle intègre alors l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT), un laboratoire unique au monde, spécialisé dans l’étude des manuscrits, qui a développé des ressources électroniques de pointe dans ce domaine. Depuis lors, elle s’attache à faire parler les manuscrits byzantins, grâce auxquels nous sont parvenus les textes de la littérature classique et médiévale, et qui constituent une mine de renseignements historiques. Il faut déchiffrer leurs textes et étudier leurs aspects matériels (leurs matières, leurs décors, leurs annotations, etc.) pour pouvoir retracer et comprendre leur histoire. Marie Cronier est spécialiste de la transmission des savoirs médicaux grecs à l’époque byzantine et des échanges effectués dans ce domaine avec l’Occident latin et le monde arabe. Au quotidien, elle travaille essentiellement sur des photos de manuscrits, afin de ne pas abîmer ces objets uniques qui ont pour la plupart entre 500 et 1000 ans. Elle va régulièrement les examiner en bibliothèques, en France ou au cours de missions à l’étranger, en particulier à Istanbul. Elle collabore aussi à une base en ligne consacrée aux manuscrits grecs et dirige une revue scientifique consacrée à l’histoire de la transmission manuscrite des textes antiques et médiévaux.